dimanche, janvier 09, 2011

Un oiseau sous la pluie


Cela fait trop longtemps que je remets cette chronique à plus tard.
Voilà presque un an d’écoulé depuis ma lecture et je n’ai toujours pas évoqué Prière pour la pluie de Dennis Lehane. Il y a certainement une part de paresse intellectuelle ou de procrastination dans l’acte de repousser le travail au lendemain. Mais pas que…

J’ai déjà tellement dit tout le bien que je pensais de l’écrivain Bostonien, que je peine à trouver de nouveaux adjectifs pour décrire l’attraction magnétique qu’exerce son talent. Passé le Ténèbres, prenez moi la main, je pensais avoir trouvé les limites du genre. On m'avait prêté Prières pour la pluie, je décidais donc de le lire avant de le rendre. J'espérais passer un bon moment, mais ne plus être surpris. Et pourtant...
J’ai véritablement retrouvé mon auteur favori avec ce livre, il a sut une fois de plus me surprendre et m'émerveiller. Du coup, je n’ose m’attaquer à une critique de peur de ne pas lui rendre l’hommage qu’il mérite. Surtout qu’il explore à nouveau ses territoires de prédilection, les traumatismes de l’enfance comme moteurs d’une intrigue conjuguée au présent. Les personnages possèdent une telle profondeur qu’ils transcendent la réalité, que nos vies sembles pâles à côté.
Dans ce nouvel opus des aventures de Patrick Kenzie et d’Angela Gennaro, les détectives se trouvent confronté à un psychopathe d’une nouvelle envergure. Il ne s’agit pas d’un vulgaire meurtrier qui torture et découpe ses victimes selon un rituel bien établi. Non, la violence exercée par le quidam est d’ordre psychologique. La vie professionnelle et personnelle, la vie privée, les bonheurs et les espoirs des proies se trouvent anéantis pièce par pièce. Et lorsque la victime, touche enfin le fond, il ne suffit plus qu’une pichenette pour la pousser à mettre fin à ses jours.
Lorsqu’une ancienne cliente de Patrick Kenzie met fin à ses jours, il décide de creuser l’affaire. Dans ce récit on retrouve le trio habituel Patrick, Angie et l’inénarrable Bubba. Malgré l’atrocité de ces crimes sans violence physique, nos trois héros n’ont rien perdu de leur allant de leur verve. Et on se surprend entre rire et larmes à tomber amoureux de l’histoire. A regretter qu’elle se termine.
Bref, un polar noir qui repousse les limites du genre pour lui donner de nouvelles lettres de noblesse.