mardi, décembre 30, 2008

Le père noel est passé, la dernière revue de décembre aussi...

Le père noël est passé, mais dans sa hotte rien de culturel cette année. Des appareils de cuisine, c'est pour dire. Vu que j'adore cuisiner, j'en suis ravi. Mais en attendant de préparer des bon petits plats, voici un peu de nourriture pour l'esprit. Ce sera sans doute ma dernière revue de livre de l'année. Au menu, deux monstres sacrés de la littérature américaine.

Je suis tout d'abord revenu à Truman Capote. J'avais été très déçu de sa traversée de l'été comme je l'ai déjà dit et je ne souhaitais pas rester sur cette mauvaise impression d'un roman de jeunesse. J'ai donc lu le roman que beaucoup considèrent comme son chef d'oeuvre, de sang froid. Le livre présente le quadruple meurtre d'une famille de fermiers du Kansas, fait d'hiver sanglant mais profondément banal. L'affaire aura choqué les esprits et la région rurale vivra dans la peur pendant de nombreux mois en attendant que les coupables soit arrêtés.
Truman Capote s'est livré à un travail colossal pour reconstituer les différents aspects de l'affaire. Une minutie et un soin du détail qui transpirent sous les pages. L'histoire se divise ainsi en quatre grande parties. Tout d'abord l'exposition des personnages et notamment les victimes, la petite vie tranquille d'une famille de fermiers durant sa dernière journée et en parallèle les faits et gestes des assassins en devenir. Ensuite l'auteur nous présente les effets du massacre sur la population, la mise en place d'une enquête difficile et la cavale des meurtriers. Il est notable de constater qu'entre le avant et le après le quadruple meurtre, une ellipse importante est faite sur l'acte en lui même et ses causes. Ce qui tient le lecteur en haleine. La troisième partie voit la résolution de l'enquête policière grâce à un témoignage providentiel d'un détenu qui aurait fréquenté les meurtriers. On sait enfin le pourquoi et le comment de l'histoire. Enfin la dernière partie relate le procès des accusés et leurs derniers jours en prison avant l'exécution.
Si cette grande organisation facilite la vie au lecteur et le tient en haleine, la structure même du récit est déroutante. Pionnier de l'effet de conscience, Truman Capote passe d'un personnage à l'autre pour suivre le fil de leurs activités en parallèle sans répit. Mais pire, parfois il ouvre des parenthèses intéressantes mais qui coupent le fil du récit. L'histoire est parsemée de flashback sur la vie des assassins, sur la prise en compte de la psychiatrie dans les procès du Kansas. Au final on se trouve devant un livre étrange, enfantement bizarre du roman et du documentaire.
C'est assez bien écrit mais sans être exceptionnel, l'écrivain préférant nous présenter des faits détaillés que de se laisser aller à des envolées lyriques. Malgré l'atrocité de leur crime et la profonde futilité le l'acte les assassins deviendront finalement humains, malheureux voleurs qui venaient pour l'argent et qui n'auront récolté que quatre misérables dollars.
En bref, ça se laisse lire, mais sans être exceptionnel.

Un deuxième monstre sacré aura occupé mes lectures de décembre. C'est dans le jazz des années folles de l'entre deux guerres à New York que j'ai retrouvé Gatsby le magnifique de Fancis Scott Fitzgerald. L'histoire se passe en 1922, le narrateur venu du middle west pour faire fortune à New York vit dans la périphérie et c'est par hasard qu'il loge dans la banlieue sur un terrain jouxtant la propriété de Gatsby. Gatsby est immensément riche, il organise tous les soirs des fêtes grandioses ou malgré la prohibition tout la jet set vient noyer son insouciance dans le jazz et l'alcool. Un touffu mystère est entretenu sur l'origine de la fortune de Gatsby, son passé et ses liens présumés avec les organisations criminelles. Un sujet de conversation intarissable pour les fêtards qui vivent à ses crochets.
Très rapidement le narrateur deviens l'ami de Gatsby et découvre son but dans la vie, retrouver et séduire la jeune femme dont il était amoureux. Mais cette séduction lui sera fatale. Il mourra seul et sans amis.
Ça ressemble furieusement à l'une de ces mièvres comédies romantiques que j'exècre, mais allez savoir pourquoi cette histoire m'a touché, peut être par son ambiance.

Allez hop, il est temps de terminer mes bagages. L'oiseau migrateur s'en va célébrer la nouvelle année sur l'hémisphère sud.

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