mercredi, novembre 05, 2014

La formule d’un best-seller ?

Il parait en tout cas. La couverture annonce la couleur, rouge. Plus de deux millions d’exemplaires vendus. Forcément, si les gens l’achètent, ça doit être bien. Comme 50 nuances de bleu marine ou bien un moment avec la Valérie...
Ben La formule de Dieu, de José Rodrigues dos Santos, elle doit être magique, je vois que ça. Remarquez que je m’y suis laissé prendre aussi, j’ai acheté le livre. On me promettait du Dan Brown au pays des sciences, de l’Einstein à la portée du caniche, le paradis. Et puis il, y a même des lamas dedans. Pas ceux qui crachent, ceux qui se la jouent Casimir chez les drag-queens avec leurs robes orange.
Avis au lecteur attentif mais désœuvré de ma critique. Tu auras peut-être décelé une infime pointe de sarcasme dans mon avant-propos. Je meuble. Façon Ikéa, pas cher et vite monté. Car pour parler du livre, il ne reste pas grand-chose à dire. C’est un navet. Je suppute qu’ils ont extrait les fibres de la plante pour faire du papier sur lequel imprimer l’histoire.

Commençons par dire que c’est mal écrit. Où bien alors mal traduit, mais comme je ne lis pas le portugais dans le texte, j’irais pas vérifier. Dès le premier paragraphe, je me suis souvenu de mes rédactions laborieuses au collège. Je crois que le livre est encore plus mauvais. Au moins mes dissertations s’arrêtaient après une paire de copies doubles. Là, on signe pour plus de 700 pages.
Il parait que la forme ce n’est pas le plus important. Alors on va parler du fond, on va même le toucher le fond. Les personnages ne sont pas crédibles, ils sont plus minces que la feuille de navet sur lequel ils sont imprimés. Le narrateur, expert mondialement reconnu de la cryptographie. Brillant mais pas trop, vu qu’il met plus d’un tiers du bouquin à décoder une bête petite phrase codée. Ah, il y a aussi le terrible agent de la CIA, qu’est ce qu’il fait peur celui-là. Il en sait des choses, par exemple que le Hezbollah, c’est des méchants, et qu’il y en a plein en Iran. J’ai failli oublier l’héroïne, qui vit une fabuleuse histoire d’amour avec le narrateur. Sauf qu’en fait mis bout à bout, la romance prendrait moins de trois pages. Je ne parlerais pas du père du narrateur, qui passe le bouquin à mourir d’un cancer. Quoi de mieux pour se rapprocher de son fils avant sa mort que de discuter physique quantique ?
Le reste de l’histoire, pour le coup on se promène. De l’Egypte au Portugal, puis en Iran, au Népal. Dommage que ce soit en charter low-cost. Le fond de l’histoire, il parait que les Iraniens ont récupéré un manuscrit inédit d’Einstein. Bon, vu qu’ils ne sont pas très finauds, et que le texte parle de physique quantique, ils ont rien compris. Mais vu qu’il y a une petite phrase cryptée au début, forcément ils font appel au narrateur. Surtout pas à un physicien, ni à un mathématicien.

Pour les naïfs qui espéraient comme moi trouver de la vulgarisation scientifique, romancée pour la rendre digeste. Passez votre chemin. Les discours interminables des personnages, qui expliquent patiemment au narrateur, parce qu’il est un peu béta, les théories de la relativité pour les nuls. Ca lasse. D’autant plus que ça se répète.
Pour finir, je vais dévoiler justement la fin du livre. Ca vous évitera d’aller l’acheter. Histoire qu’ils ne refassent pas une couverture avec plus de 3 millions d’exemplaires vendus. Ca frise par trop l’escroquerie.
Donc voilà la formule de Dieu : Fiat Lux, que la lumière soit, ça veux dire Big Bang. Et Dieu à créé le monde en six jours, donc Dieu existe. D’ailleurs le monde est cyclique, alors peut être qu’on peut sortir une suite à ce roman.

Pour les romantiques, le papa du narrateur finit par mourir. Et puis le narrateur couche avec la jolie Iranienne. Par contre on ne nous dit pas s’ils vont vivre heureux et avoir plein d’enfants.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Critique plutôt décevante, vous n'avez pas saisi l'essence même du livre. Le livre est certes un roman avec une mauvaise trame romanesque, une histoire pas forcément travaillée. Mais ce n'est pas l'histoire qui nous intéresse dans ce genre de livre, il faut voir le travail de recherche immense fait derrière ces mots et ces longues tirades certes ennuyantes. C'est un juste un support pour aider les lecteurs, les profanes comme on pourrait dire (pour faire écho au livre), à se poser des questions sur l'existence même, sur l'origine de notre univers, sa fin, son oméga, ce qui arrivera ensuite, questions qu'une infime partie de la populationn scientifiques et autrse philosophes essaient de répondre depuis bien des années. Le livre permet au lecteur de réfléchir sur une condition, de sortir bien des gens de leur train de vie plutôt égoïste, centré sur eux-mêmes, et de considérer notre existence comme un tout, une unité.

OiseauChanteur a dit…

(oups, ce vieux blog avait sombré dans l'oubli de ma mémoire)
Comme quoi les livres et les critiques ne peuvent pas plaire à tout le monde...

Visiblement la Formule de dieu aura trouvé ses lecteurs. Mon avis n'est qu'une modeste goutte, peut être un peu acide, dans l'océan des lecteurs comblés.

Soit! Visiblement, ce n'était pas le bon support pour moi. Poser des bonnes question, c'est louable, mais quand la forme rejoint le fond, c'est mieux.