La météo n'a pas changé depuis mes dernières lectures et la pluie continue d'arroser copieusement le pays. Alors pour trouver un peu de soleil au dessus des voiles monotones de stratus, j'ai commencé les Chroniques de San Francisco de Armistead Maupin. L'action se passe à Frisco durant la fin des seventies. Alors que les hippies s'embourgeoisent peu à peu, San Francisco garde cette étincelle d'espoir et de liberté unique au monde. Ce livre annonce un cocktail détonant de "Sex, drug and rock 'n roll" passé au shaker avec une bonne dose de "Sea, sex 'n sun". Et si le rock est un peu absent, que la mer reste froide et les drogues plutôt douces, le livre tient ses promesses.
Le roman est servi par une écriture riche et nerveuse. Le style est léger sans jamais devenir simpliste. L'histoire se découvre surtout dans les dialogues vigoureux entre les personnages qui en deviennent parfois délicats à suivre. A travers cette histoire, j'ai l'impression qu'Armistead Maupin a inventé la télé-réalité bien avant l'heure. Entre les histoires de culs d'un soir, les tromperies et les mensonges, les quiproquos et les malentendus le texte est particulièrement croustillant. C'est un peu comme si un de ces magazines voyeuristes sur la vie caché des star racontait la vie quotidienne d'une bande de jeunes qui cherchent à s'éclater avant de mourir. Du coup ça se lit vite, très vite. J'ai du finir ce premier tome en moins d'une semaine. Mais au final on en ressort sans avoir tiré grand chose. Pas de profond enseignement philosophique qui nous amène à réfléchir sur le sens de la vie. Même au niveau de l'intrique, c'est très pauvre. La seule énigme présentée au début du livre sur le passé sulfureux de la logeuse de l'héroïne n'est jamais expliqué dans le premier tome. C'est peut être pour inciter à acheter la suite, mais j'avoue que j'ai d'autres chats à fouetter.
Dans cette histoire on suit les vies d'une certaine Mary Ann et des personnes qui croisent sa vie. Que ce soit les locataires de l'immeuble tenu par la mystérieuse logeuse, leurs amis, amants ou collègues. Après la naïve Mary Ann séduite par la ville qui décide de s'y installer, la logeuse libertaire qui scotche un joint sur la porte de ses nouveaux locataires pour célébrer leur arrivée, les autres portraits sont tous aussi riches en couleurs et vivants. On s'attache aux protagonistes de l'histoire alors qu'on dévore leur vie de papier. On ressort du train le sourire au lèvres pour affronter la pluie qui c'est remise à tomber. Finalement, c'est bien suffisant :
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