mardi, septembre 27, 2005

Porte poisse

Tel l'impôt sur les revenus, la maladie ou le malheur le lundi est une calamité qui revient avec une régularité alarmante.

Le soir arrive et je n'arrive toujours pas à émerger de ma torpeur abrutissante. Le sommeil en est l'une des causes, c'est sûr mais pas la seule.

Je pensais revenir fatigué le lundi matin mais plein d'entrain pour rédiger une chronique passionnée de mes activités du week-end. En effet, ces jours passés je me suis proposé pour donner un coup de main bénévole à l'organisation de la coupe Icare.

Cette manifestation, célèbre pour son concours de vols déguisés est le plus gros rassemblement de passionnés du vol libre dans le monde et par un heureux hasard elle est organisée juste à coté de chez moi. Comme je fais partie d'un club de parapente local très impliqué dans l'évènement je me suis naturellement proposé.
Cet engagement revêtait un double intérêt, le premier était bien sûr de faire partie de l'évènement et de pouvoir le vivre aux premières loges. Le second objectif était plus égoïste, il s'agissait d'une opportunité inespérée de rencontrer des gens partageant la même passion que moi, pour pouvoir ensuite aller voler ensemble.

De ce coté là le résultat fût médiocre, je sais que je suis d'un naturel timide et peu social mais je n'ai jamais eu l'impression d'être intégré à un groupe. Ce qui est sûrement en partie dû à mon activité proprement dite. Avec une dizaine d'autres personnes, je me suis vu affecté à la sécurité du site de décollage "sud".

Ce qui consiste à gérer une masse de pilote de niveau très variable, leur faire comprendre les règles de sécurité (ce qui est passablement délicat lorsque la majorité des personnes ne parlent pas français, ni même anglais), les installer sur la zone de décollage (en dépliant les ailes, vérifiant les suspentes, l'harnachement du pilote, etc.) et les faire décoller en toute sécurité. Le tout à un rythme proprement stakhanovisme, en bref ce n'était pas l'endroit rêvé pour la conversation.

Quand à se retrouver aux premières loges, ce fût douloureusement le cas. En plus de trente ans d'existence la coupe Icare n'a jamais vu d'accident grave mais j'ai eu le douteux privilège d'assister à une collision dont l'issue s'est révélée fatale à l'un des pilotes. Un autre incident mortel est également survenu le lendemain, j'ai vraiment l'impression de porter la poisse parfois.

[supprimé]

Ca y est le mardi matin arrive et me vois plus en forme. Suffisamment pour poster le début de ce message et en supprimer la fin. Je hais ces gens qui ce sont précipités juste après l'accident pour le plaisir morbide voir du sang. Je ne leur ferais pas ce plaisir de publier mon compte rendu de l'évènement. L'écrire m'a libéré mais cette thérapie était trop intime pour apparaître dans ces lignes.

Un oiseau sous le choc

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