Encore et toujours mes devoirs de vacances. Aujourd’hui je vous propose un tableau de vert et de rouge, une récréation au milieu de toutes mes lectures trop sérieuses ou trop dramatiques. Il s’agit de l’histoire d’un petit homme vert, ou L.G.M, little green man pour ceux qui n’auraient pas le réflexe yuppie de migrer toute expression dans un anglicisme post-moderne pour le dessécher sous la forme d’un acronyme abscons.
Donc cette symphonie composée par Wagner. Nan, pas le compositeur allemand, Roland Charles Wagner notre romancier français, prolifique et souvent déjanté. Je disais donc, dans cette symphonie, la vie existe sur mars et elle a le bon goût d’envoyer sur terre l’un de ses ambassadeur. Un petit homme vert, forcément.
Tout de suite vous pensez à Frederic Brown et son délirant Martiens go home, et vous avez raison. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur une citation extraire du quidam et l’ensemble fait beaucoup penser à un hommage à l’œuvre du maître.
Donc une quarantaine d’année avant l’action, les américains et les russes occupés à comparer leur virilité envoyaient des trucs dans l’espace. Ca vidait les caisses du contribuable, mais ça valait déjà mieux que de s’envoyer des bombes à neutrons à la figure. Tout est que les américains avaient envoyé une sonde sur mars. La première image en provenance de la sonde était un petit homme vert, en train de tirer la langue. Dès lors une course s’était engagée pour amener sur mars un équipage. Course remportée par les russes, les premiers à poser le pied sur la planète rouge et en ramener un ambassadeur, vert.
Le roman débute au moment ou le narrateur est chargé de retrouver la trace du martien, kidnappé par une bande de hippies. Il retrouve bien vite l’ambassadeur qui avait tout simplement fugué échapper aux délégations diplomatiques ennuyeuses et goûter au sexe, aux drogues et au rock ‘n roll.
Sitôt retrouvé, le petit homme vert se fera kidnapper pour de vrai par les agents rouges du KGB. Bien sûr notre narrateur, agent secret des services français sera dépêché à sa recherche. Une course poursuite excentrique et haletante nous tiendra alors en haleine jusqu’à la dernière page. Nous visitons une uchronie farfelue ou la guerre froide ne s’est pas arrêtée. Les américains sont sur le déclin et leur pays rongé par les ambitions démesurées du petit buisson se morcelle en états sécessionnistes comme la Californie, dirigée par le leader charismatique des Dead Kennedys. De leur côté, les russes s’ouvrent à une vraie démocratie et remportent petit à petit la victoire pour la suprématie mondiale. Je n’en dévoile pas plus mais l’histoire rebondie souvent dans des directions inattendues et rocambolesques.
Les intermèdes sous la forme de dépêches et d’extraits des journaux internationaux nous familiarisent avec cette tranche alternative de l’histoire. Les citations et références truffent le texte pour détourner les icônes de la culture populaire moderne. Le résultat est croustillant et savoureux, on se surprend à délaisser l’intrigue pour dénicher les références, trouver des indices et se bidonner devant un Daniel Balavoine chantant je ne suis pas un martien.
Au final le roman est assez plaisant à lire et divertissant. Certainement pas l’œuvre du siècle mais un sacré bon moment. Malheureusement, ce genre de livre risque vieillir très vite, trop référencé et trop engagé contre les impérialismes divers.
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