lundi, décembre 03, 2007

La critique est facile...

… Mais l'art est difficile comme le dit si bien l'adage. Je suis un lecteur assidu et de plus en plus exigeant sur la qualité. J'ai l'orgueil d'estimer avoir ce que l'on appelle de l'imagination et un goût pour l'écriture. Force m'est de constater que tout cela ne fait pas de moi un écrivain.

L'écriture n'est pas donnée, pas à moi. Peut être à personne. Je suis convaincu depuis des années que je peux écrire. Mais j'attends le souffle divin qui me dictera des histoires. Pas la moindre brise à l'horizon depuis près de 30 ans. Et même si de temps à autres le rêve me prends et ma plume semble dotée d'une vie propre, ces moments ne durent pas et se font rares.

J'en suis arrivé depuis un certain temps à la conclusion que l'écriture requiert peut être du talent. Je n'ai pas vraiment le recul pour considérer en être pourvu. Mais écrire requiert aussi du travail. C'était l'une de mes motivations pour ouvrir ce petit blog. Me forcer à écrire. Si je veux souffler sur ces braises et attiser la flamme qui sommeille en moi, il faut bien que je me remue.

Ecrire, c'est un peu comme faire de la magie et d'une certaine manière c'est de la magie. Le pouvoir s'écoule du bout de mes doigts et prend vie. Ne dit t'on pas qu'au début fût le verbe. Et quiconque manipule le verbe joue avec la création. Même si je ne lance pas de boules de feu en marmonnant quelques incantations, je peux donner ce pouvoir à mes personnages. On dit que dieu à mis 7 jours pour créer le monde. C'est un petit joueur car il me suffit de quelques instants pour inventer un univers.

Enfin bref, je considère maintenant que je ne deviendrais pas écrivain en le souhaitant. Il faut que je force ma chance, que je termine mes histoires. A la manière dont j'ai abordé les sports de montagnes et notamment l'alpinisme en m'imposant de courir un jour sur deux pour développer mon endurance. Il faut que je me force à écrire quelques heures par semaine au moins pour échauffer mon esprit. Ne pas forcément me focaliser sur mes nouvelles, mais au moins développer un terrain d'entrainement pour ma créativité.

Allez hop, on s'y remet. Une petite demi-heure par jour pour commencer. Simplement des articles sur mon blog ou bien des pages d'histoires mais l'important c'est d'y croire.

vendredi, novembre 02, 2007

Le rêve et la flamme

Quel cliché que de parler de la "magie du cinéma". Et pourtant je ne trouve pas d'autres mots pour décrire l'émotion qui m'a saisie avant-hier soir en sortant de la salle obscure. Ce n'est pas forcément un hasard, j'y étais allé pour voir la transposition de l'une des œuvres de mon écrivain favori.

Je passerais sur le jeu des acteurs que j'ai trouvé parfois maladroit, sur certains raccourcis de réalisation qui m'ont laissés dubitatif ou bien sur la romance très fleur bleue qui constitue le cœur de l'histoire. Je passe sur ces défauts, car ce film m'a transporté dans un monde merveilleux.

Ceux qui pensent que ma chronique sera consacrée au film "Stardust" adapté du roman éponyme de Neil Gaiman se trompent car ce n'est pas mon propos.

Non mon propos concerne, une fois n'est pas coutume l'écriture. J'ai réalisé avec ce film que je me fourvoyais avec mon boulot. Je ne veux pas que mon destin se résume à la médiocre vie d'un informaticien frustré. Ce que je souhaite dans la vie c'est pouvoir raconter des histoires et faire rêver les gens de la même manière que mes lectures, mes fréquentations des salles obscures ou mes parties de jeux de rôle me font rêver.

J'ai retrouvé avec un pincement au cœur la discussion que j'avais eu avec quelqu'un suite à mes élucubrations sur un coffre plein de vieux jouets cassés ou je parlais de mon intérêt pour l'écriture.

En substance mon interlocuteur me disait que l'envie impérieuse d'écrire est comme un brasier qui te brûle par l'intérieur. Quelque chose qui t'empêche de faire ou de voir autre chose tant que le besoin n'est pas assouvi.

A l'époque j'avais répondu quelque chose du genre :

Tu as raison quand tu dis que je n'ai pas le feu sacré qui me ferait quitter ma copine, arrêter de manger, démissionner pour écrire. Effectivement, c'est le genre d'ambitions que je maintenais durant ma vie étudiante. Et puis un beau jour je me suis fait rattraper par la morne mélancolie de la vie active.

C'est certainement par lâcheté ou par paresse que je ne le fait pas. Par contre les années qui passent me confirment que mon attirance pour l'écriture n'est pas passagère. Et c'est là que j'ai un problème car je suis véritablement déchiré entre mes envies d'écritures et des contraintes difficilement compressibles (à moins de tout plaquer cf. plus tôt mais je n'ai pas vraiment la volonté ou même l'envie pour le faire).

Mon autre certitude est la suivante, c'est que quand l'inspiration me vient, là oui je lâche tout pour écrire. Mais malheureusement, la vraie vie finit immanquablement par toquer à la porte

Et bien si je n'ai pas le feu sacré, ma dernière séance de ciné m'a prouvé que le feu n'était pas mort. Que sous la cendre déposée par les jours loin de mes rêves cache des braises. Qu'il suffit de souffler sur ces braises pour que le feu reprenne.

Me voilà donc avec un nouveau projet d'écriture en gestation. Heureux et déterminé à vivre mes rêves d'écriture plutôt qu'à rêver ma vie...

lundi, octobre 29, 2007

Un oiseau qui bosse . . .

. . . de temps en temps.

Et oui !!! Ce qui me retient entre autres de passer plus de temps à raconter ma vie sur le net, c'est le boulot. Je vais en parler un peu aujourd'hui. Mais pas beaucoup car cela n'intéresse personne, et certainement pas moi.

Je fais donc ce que l'on pourrait appeler de la recherche et à mon grand malheur, je ne trouve pas grand-chose, mis à part peut être quelques lignes agréables qui soldent mon relevé de compte en positif tous les mois.

Ma thématique de recherche n'éveille plus beaucoup d'intérêts chez moi. Peut-être parce que j'en ai tiré la moelle en écrivant ma thèse. Peut être parce que je ne crois pas à une quelconque application de mes travaux dans un futur proche. Pour résumer mon travail m'ennuie souvent.


Mais parfois j'y trouve un certain plaisir. Tout particulièrement lorsqu'il s'agit de communiquer ou d'écrire. Car s'il est un des rares épanouissements que je trouve dans la recherche, c'est la vulgarisation. Faire avancer la Science avec un grand ou petit 's' est une chose, mais il est tout autant important de pouvoir expliquer ce que l'on a fait. Car toute connaissance non transmise est perdue.

Enfin bref, il y a quelques jours j'ai dû écrire l'introduction d'un article qui visait à expliciter les travaux entrepris par le projet de recherche auquel je collabore. En l'occurrence, je me suis attaché à présenter en quelques mots le concept d'intelligence ambiante. Vaste programme.

Comme je ne suis pas mécontent de mon petit texte, et que celui-ci est voué à disparaître ou être défiguré par une horde de relecteurs le voici, presque pas modifié.

Une encombrante boite beige, un morne écran noir et un enchevêtrement de câbles qui trônent de manière arrogante au beau milieu du salon, voilà l'ordinateur personnel. Et l'on ne peut que se réjouir de sa prochaine disparition.

L'ère du PC a constitué dans les années 80 une véritable révolution par rapport aux premiers ordinateurs centraux partagés par de multiples utilisateurs. Mais avec la diffusion des réseaux à large bande en général et d'Internet en particulier un autre bouleversement s'est enclenché. Le terminal couteau suisse de l'information disparaissait derrière les services offert par le réseau. Il n'est pas rare aujourd'hui d'observer des utilisateurs pour lesquels l'ordinateur n'est utilisé que comme une passerelle obligatoire vers Internet, le web et la messagerie.

Une quatrième vague, celle des objets communicants est aujourd'hui en train de déferler sur le monde de l'information. Il est probable qu'elle changera à jamais notre rapport avec la technologie. Tous ces châteaux de sable, représentés aujourd'hui par une multiplicité de terminaux hétérogènes devront se fondre dans un rivage harmonieux entre la terre des hommes et l'océan numérique.

A côté des traditionnels ordinateurs de bureau plus ou moins portables, on trouve aujourd'hui le téléphone cellulaire, des boîtes pour accéder au réseau, des téléviseurs multimédia, des dispositifs home cinéma qui s'inscrivent sur le réseau domestique. Même les appareils photos, les baladeurs, les voitures, ou de simples montres présentent des capacités de traitement de l'information et de communication qui feraient pâlir nos pc d'hier.

Malheureusement tous ces dispositifs sont bien trop souvent cloisonnés dans leur usage, rendant l'utilisateur prisonnier d'un véritable labyrinthe technologique. Mon employeur, en tant qu'opérateur de services à un véritable rôle à jouer dans ce dédale.

La thématique ambitieuse de notre projet est donc de chercher à tirer parti de la diversité des dispositifs dans l'environnement pour élargir la bande d'interaction entre l'utilisateur et les services. Pouvoir communiquer partout et tout le temps d'une part, mais aussi pouvoir adapter la communication en fonction de la situation ou du contexte dans lequel se trouve l'utilisateur. C'est véritablement l'espace qui est destiné à devenir intelligent pour offrir aux utilisateurs une interface unifiée vers une nouvelle expérience des télécommunications.

jeudi, octobre 04, 2007

Un oiseau roi du monde

Ici et maintenant, mes sens en éveil. Le bruit régulier des vagues qui se brisent contre le rivage, l'odeur de la marée qui se retire et la senteur des pins des landes, le goût du sel océanique rapporté par la brise sur mes lèvres, la nuée multicolore des ailes au dessus du sable. Mais surtout la caresse rafraîchissante du vent, ce doux compagnon qui se faufile entre mes orteils et remonte pour me chatouiller le torse. Tandis que j'entame un nouveau virage pour survoler la forêt de pin, je savoure l'instant. Ce moment rare et précieux de pur bonheur.


J'étais arrivé la veille dans l'un des grands campings adossé à la dune du Pyla. L'incurable romantique avait alors pris le dessus sur le volant passionné. A la perspective réjouissante d'un premier vol face au soleil couchant j'avais finalement renoncé. A la place, la main dans la main de ma belle nous nous régalions du spectacle de l'astre rougeoyant s'abîmant dans les flots. Je dois cependant confesser une certaine frustration renforcée par le spectacle des quelques voiles encore à jouer dans ce magnifique crépuscule. Pincée de frustration que je consolais comme je pouvais avec l'idée que je gagnais des points pour le lendemain.

Ce fameux lendemain a finit par venir, mais il a pris son temps le bougre. Première chose à faire au saut du lit, un petit footing matinal. Pour conserver la forme ? Bien sûr que non, plutôt pour aller évaluer les conditions sur la dune. Le ciel est bleu, le soleil brille, mais cette satanée brise persiste à souffler de la terre. Tant pis pour la session du matin, remplacée par la détestable corvée des courses.

Hop, hop, donc il s'agit de faire les courses. Pfiouu, il est loin et introuvable ce fichu supermarché. Samedi matin, je découvre avec joie que je ne suis pas le seul à avoir l'idée et nous sommes nombreux à nous agglutiner aux caisses. Au retour, la signalisation nous joue des tours (m'est avis qu'ils ont mis des panneaux juste pour faire des blagues aux touristes) et ça retarde considérablement notre arrivée au camping.
C'est bon, c'est bon, maintenant on part voler ?
Arf non, il faut aussi faire à manger. Pfff, mais j'ai pas faim moi, j'ai plutôt hâte de manger du sable.

Il est déjà 14h lorsque nous arrivons enfin sur la dune, mais la récompense est là. Le soleil brille toujours dans le ciel bleu azur, mais la brise vient maintenant de la mer (avec une petite tendance nord, mais rien de dramatique). Le vent est soutenu mais régulier et laminaire, dans les 25km/h. C'est impeccable pour commencer à s’amuser. D'ailleurs des dizaines de voiles sont étalées à faire bronzette sur le sable, à danser dans le vent, à jouer quelques dizaines de mètres au dessus du sol. Ça se confirme, l'eldorado des parapentistes est bien là.


Le temps de déballer et de démêler tout le bazar, me voilà enfin prêt. Mes baskets me gênent pour évoluer dans le sable, je les abandonne bien vite pour me retrouver pieds nus. Un régal dans ce sable fin, doux et tiède.
Un premier prégonflage, la voile est impeccable. Allez-hop, il est maintenant temps de la monter au dessus de la tête. Mais cette coquine s'est mise à bouder, elle ne veut pas monter. Contrariante, il me faut faire un effort assez physique pour la lever, mais passé le premier tiers de sa course elle s'arrête net, comme bloquée par une main invisible. Je suis donc obligé de trottiner derrière elle, car c'est qu'elle me tire la bougresse. Enfin invariablement, après m'avoir fait courir elle se penche d'un côté (ou de l'autre, ça dépendait de son humeur apparemment), et je n'arrivais pas malgré tous mes efforts (des sprints digne d’un ben jonhson bien chargé) à me recentrer.
Au bout d'une heure de lutte acharnée remplie de séances de kite-surf improvisées (que les esprits chagrins pourrait qualifier de tractage à plat dans le sable) me voilà arrivé de l'autre côté de la dune, au début de la forêt. Alors que je commence à prendre ma voile en bouchon je réalise enfin que je suis un imbécile de la plus belle espèce (on pourrait même dire que je suis un crétin des alpes). Ma brave petite mojo aussi voulait aussi goûter ce sable fin, doux et tiède. Elle en a même fait une indigestion. Du coup, ma voile en bouchon doit bien peser ses vingt kilos, tu m'étonnes que ça monte pas (ça doit donc faire ça d'avoir une apco). J'avais bien remarqué ces petites poches sombres sur le bord de fuite, mais j'étais loin de m'imaginer que c'était aussi lourd.

Premier commandement du Pyla. Le sable c'est bien, mais c'est lourd. Quand la voile à refuser de monter s'obstinera, tes caissons tu videras.

Quelle galère !!! Sitôt une première moitié de l'aile débarrassée du sable, voilà que le coquin s'est faufilé en douce dans l'autre moitié. Et avec tout ce vent, ça n'aide pas.

Le vent justement qui s’est décidé à donner de la voix, maintenant il n’est plus soutenu mais carrément fort. Je sors alors mon petit anémomètre qui confirme mes craintes, en m’indiquant 30km/h régulier avec des petites pointes à 34km/h. Le calcul est vite fait, étant donné que ma voile avance dans les 35 km/h, c’est trop fort pour moi. J’abandonne alors le désensablage de ma voile et je me pose tranquillement pour profiter du soleil et observer. Les autres voiles ne sont apparemment pas trop perturbées par la force de la brise. Poussé un peu par ma douce, elle aussi contrariée de me voir me morfondre sur le sable, je me mets enfin réfléchir. Au bout d’une heure la situation n’a pas empiré et la brise ne forcit visiblement plus. Normalement en face de moi je vois la met et l’écume des vagues devrait m’avertir à temps que la situation devient scabreuse. Enfin, je suis au dessus du ptv et bien chargée la mojo devrait bien avancer. Et le vent est si régulier que je ne devrais pas avoir de mauvaises surprises.

Allez hop, c’est reparti. Il est temps de se dépasser un peu. Je termine de vider ma voile, et je m’accroche. J’oublie mes appréhensions pour me concentrer au maximum. Normalement, je peux le faire. « Juste-fait-le » comme diraient les petits chinois occupés à s’esquinter les yeux à coudre des chaussures de sport pour des occidentaux qui résument le sport à une binouze avachis devant le spectacle abrutissant d’une dizaine de starlettes occupés à jouer à la baballe. Enfin bref, je m’égare. C’est parti pour une nouvelle tentative.

Je lève doucement les avants en faisant bien attention de ne pas les tirer, j’avance de quelques pas et la magie opère alors que je réceptionne aux freins la brave petite mojo au dessus de ma tête. Finalement ce n’est pas si difficile de gonfler par vent fort. Et une fois bien calée au zenith, la belle s’est assagie, c’est un régal à contrôler dans ce vent laminaire.

Allez hop, je me retourne, quelques pas et me voilà en l’air. C’est magique. Visiblement ça tient sur la gauche, mais je n’ose pas y aller. Il y a trop de monde à mon goût et la proximité de la forêt m’impressionne un peu, surtout avec la force du vent. Je joue donc au devant d’une petite butte ou le dynamique n’est pas suffisamment fort pour me permettre de rester en l’air bien longtemps. Un bon petit vol de cinq minutes quand même, avec un atterrissage tout en douceur sur le sable tiède. Hop, je suis posé mais ce n’est pas fini, ma brave petite mojo se régale en l’air. Je la laisse donc au dessus de la tête, et j’en profite pour la faire travailler un peu. C’est beaucoup moins fatiguant de faire du dénivelé avec une voile qui me prend à moitié en charge. En moins d’une dizaine de minutes, j’avale les 100 mètres qui me séparent du sommet et j’essaie de décoller. Là, ça se révèle moins concluant, déjà je peine à avancer dans le vent, d’autre part, l’ascendance n’est visiblement pas assez forte pour compenser la pente. Ma redescente de la dune se limite donc à une succession de sauts de puces. Mais quel bonheur de décoller, d’avancer de quelques mètres puis de reposer en douceur pour rechercher à pieds la nouvelle petite rupture de pente sans que jamais la voile ne touche le sol.


Deuxième commandement du Pyla. Les pentes douces c'est bien, mais pas forcément pour s'envoler. Quand à décoller tu galèreras, plus de pente tu chercheras.


Je passe donc un certain temps à jouer avec ma voile, la moitié du temps en l’air, l’autre moitié au sol à explorer les recoins sableux de la dune. Mais finalement, je reviens à mon point de départ qui présente une bonne petite pente pour prendre son envol. Même tracté par la voile, c’est fatiguant quand même. Alors de temps en temps, je couche la brave petite mojo dans le sable pour qu’elle se repose aussi.

Après quelque minutes de repos, me voilà repartis, sur du plat à avancer vers la rupture de pente. Et ben, c’est pas facile avec tout ce vent. Je m’aperçois alors qu’en position de chargement de la ventrale, je garde toujours un peu de freins, le fameux point de contact. Cette petite pression suffit à me ralentir la voile pour que je n’arrive pas à avancer. A la dune quand le vent souffle, il y a vraiment intérêt à remonter les mains aux poulies. Ce qui n’est pas évident du tout (déjà morphologiquement, je trouve la position assez inconfortable, ensuite mains aux poulies on sent nettement moins l’aérologie). Un local en train de voir mes petits ennuis, tranquillement assis à siroter sa bière vient me proposer son aide. Que j’accepte volontiers (parce que ça crève de marcher à contre courant). Il choppe alors ma ventrale et m’entraine vers la cassure. Il fait à peine quelques pas que me voilà en l’air. Au moment où il me lâche, je peux enfin m’asseoir dans ma sellette et remonter les mains pour avancer un peu. Ce petit vol se terminera tout en bas de la dune sur la plage, à quelques mètres de la mer.


Deuxième commandement du Pyla. Le vent c’est bien, mais point trop n’en faut. Lorsque à avancer tu peineras, de relever les mains tu te rappelleras.


Enfin bon ce petit jeu continue pendant des heures, jusqu’à ce qu’épuisé mais ravi (et passablement en sueur) je me pose enfin aux côté de ma douce (nan j’parle pas de ma mojo, mais du fninh, et faut pas que je confonde parce qu’elles sont sacrément jalouses l’une de l’autre).

Mais le fninh se lasse de faire bronzette dans le sable et se propose de faire un tour jusqu’à la plage. Moi je suis claqué, je décline pour dire que je fais un dernier essai et basta. Je repasse donc un certain temps à vider ma voile. Je suis jaloux devant tous les pros qui d’un geste élégant font descendre leur voile sur le bords d’attaque, tirent les freins pour évacuer le sable et puis enfin la remette en l’air.

Mes essais sont pitoyables, faire tomber l’aile sur le bord d’attaque je maitrise. J’ai bien appris (quoique involontairement) à faire lors des mes débuts de gonflage face (j’avais un peu oublié, mais ça reviens vite). Vider le sable en tirant les commandes ça va aussi. Par contre c’est au moment de retourner la voile en l’air que ça se gâte. Pour ma part, je persiste à poser une demi-aile par terre qui dans le mouvement écope d’une bonne quantité de sable. J’abandonne donc en reprenant la pénible manœuvre manuelle.

Allez hop, c’est mieux, donc je me réinstalle pour un dernier petit vol. Fait trop chaud, je suis donc torse nu et voilà que je lève la petite mojo. En l’air elle est impeccable, j’avance donc de quelques pas pour rejoindre la petite butte, je me retourne juste avant la rupture de pente, je charge la ventrale et me voilà en l’air. Sans efforts. Bon c’est pas tout, mais avec l’assurance je part vers la gauche, en direction de la petite forêt de pins. D’autant plus impressionnante que les premières rangées d’arbres ont littéralement été décapitées. Mais je persiste à longer l’étroite bande de sable entre la mer et ce champ de pieux destiné à écarteler le parapentiste imprudent. Finalement l’audace ça paye et maintenant je commence à monter. Petit à petit je grappille mètres après mètres au beau milieu des autres voiles. Pour me retrouver confortablement au dessus de la meute, une centaine de mètres au dessus de la forêt. Je suis le roi du monde, ici et maintenant.


Dernier commandement du Pyla. Le sable c’est bon mangez-en. A la dune, tu retourneras.


lundi, juillet 30, 2007

30 juillet 2007, n'est pas mort ce qui à jamais dort…

Dans ce blog, je pourrais raconter énormément de choses sur ma petite vie somme toute banale et insignifiante. Depuis la dernière mise à jour j'ai ainsi fêté mes trente ans par une soirée en refuge au terme d'une grande ballade en raquette, j'ai découvert l'auvergne, mais aussi la plongée, j'ai visité les iles grecques mais aussi acheté un appartement.

Enfin bref j'ai été bien occupé ces derniers mois, ce qui explique en partie mon absence sur ce blog. Mais pas seulement, en fait, j'ai beaucoup de mal à trouver le temps d'écrire en général, et raconter ma vie en particulier.

Je préfère me consacrer aux petites choses sans importances. Mais justement, vu qu'elles sont sans importance même pour moi, je ne gâche pas de mon temps pour venir les raconter sur la toile.

Il faudrait peut être, mais déjà je dois filer car tant de choses m'attendent…

Un oiseau pressé

jeudi, avril 12, 2007

Bon à défaut de voler aujourd'hui laissez moi partager ce modeste compte rendu de la journée du 9 avril.

Mais une telle journée ne vient pas comme ça. Elle trouve ses racines bien avant. Repassons en revue ces jours derniers.


Vendredi, belle journées, très bonnes conditions, mais je suis gêné par mon sac à dos qui m’étrangle et contraint de revenir au boulot pour 14h. Frustration

Samedi, une superbe journée, marquée par une certaine jalousie d’avoir manqué le départ pour Gresse et la paresse de me pointer à St Hil’ au beau milieu de la foule. Le soir venu, Arnaud me nargue avec son premier St Eynard. Envie.

Dimanche, au lever je sens que le St Eynard m’appelle. Mais des contraintes logistiques font Que j’arrive tard au déco. En même temps qu’un voile de stratus. J’ai essayé de partir, mais je n’y suis pas arrivé. J’ai du me battre comme un diable pour ne pas vacher en bas de St Pancrasse et rejoindre l’attero de St Nazaire. Désir.

Lundi. C’est le jour qui nous intéresse. J’hésite pour un vol l’après midi à Chamrousse. Mais je retrouve Arnaud sur le net qui est motivé. On décide donc de se faire d’abord un vol à St Hil’ pour enchaîner ensuite sur Chamrousse si la météo le permet encore.

C’est donc parti pour le funi de 12h 30. Mais le premier hic, c’est que de funi à 12h 30, il n’y en a pas, il n’y en a même plus avant 14h. Qu’à cela ne tienne, on va brûler un peu d’essence (surtout que c’est la caisse d’Arnaud) et go pour le deco nord. Là haut c’est la foule des grands jours. Pas grave on laisse passer un peu de temps. Mais on se pose quand même pas mal de questions. Le ciel noircit à vue d’œil, le vent de cul se renforce et on sent même quelques gouttes.

Le temps de se décider, d’étaler et de préparer le matos, il n’y avait quasiment plus personne sur la moquette. On s’installe donc, on guette un créneau et c’est parti. Je décolle une poignée de secondes avant Arnaud et je file vers la droite. Dès la sortie du déco une première bulle me propulse une dizaine de mètres au dessus du déco. Je décide de faire un petit huit pour monter encore un peu, tandis qu’Arnaud file tout droit vers le déco des deltistes. Quandd à moi, un peu plus haut, je ne tarde pas à le suivre. Ca monte au déco delta, mais on continue vers les antennes.

Là ça monte bien. Arnaud file toujours tout droit, mais moi, moins pressé je fais un petit plein pour passer au dessus du plateau. C’est magique cette sensation, tout devient possible avec de l’altitude. Enfin bon, je part donc en direction de St Pancrasse. Ca zérote et même ça monte tout le long donc je ne m’arrête même pas et je file vers les tunnels. Là je me fais un peu plomber dans la combe et je commence à craindre d’être trop bas pour raccrocher.

Mais si, arrivé de l’autre coté un thermique salvateur me permet de remonter au dessus des tunnels puis petit à petit d’arriver au sommet. On l’appelle Château Nardent. Arnaud qui avait filé tout droit est par contre trop bas. Il est obligé de faire demi-tour pour regagner un peu avant de tenter la traversée du manival. Tandis qu’il revient vers moi, j’estime être assez haut (à hauteur du sommet local), ça montait encore mais hop, je file direction les falaises du St Eynard.

La combe du Manival ne secoue pas, par contre ça descend bien, je la passe donc à fond d’accélérateur. Pour arriver très bas de l’autre coté. Et là je commence à me dire que j’ai fait une bêtise. Il n’y a que de la forêt dans le coin, ça ne remonte pas et je commence à me poser des questions. Un peu plus loin, une portion de falaise ensoleillée m’attend, je décide de tenter ma chance par là bas. Bingo, ça remonte. Mais l’ombre des nuages me rattrape et commence à cacher la falaise.

S’ensuit alors une course poursuite avec les nuages, à chaque fois que j’ai un peu de marge, je fais des allers retours pour monter un peu. Et finalement dans le dernier tiers je débouche au dessus des crêtes du St Eynard.

L’arrivée au fort est un moment magique. Enrouler au dessus de ce lieu mythique des parapentistes isérois, tandis que les promeneurs nous font de larges signes c’est fabuleux. Presque irréel.

Arnaud me demande à la radio si ça me tente de foncer vers le Vercors. Mais non, ça ne me tente pas. On est pas encore assez haut à mon goût et les nuages s’épaississent en Chartreuse, on ne pourra peut être plus rentrer. Donc demi-tour.

Le retour se passe très vite. Et grisé par l’euphorie du premier cross, je néglige tous les thermiques pour rentrer quasiment tout droit. Le manival se passe très bien dans ce sens (même si j’y reçois quelques gouttes). J’arrive à 1200 mètres aux tunnels. Donc toujours tout droit, les combes se passent à l’accélérateur. Ce n’est qu’arrivé aux antennes que je daigne enfin enrouler pour revenir, triomphal au dessus du plateau. Je repasse la moquette près de 200 mètres plus haut puis je continue vers St Bernard. Arrivé au dessus du syndicat d’initiative, je me dis que les nuages ne sont guères accueillants, alors je me pose (tant pis pour les trente bornes, ce sera pour un autre jour).

Et je me pose donc en haut du plateau, rejoint quelques minutes après par Arnaud. Notre première repose au déco aussi.


La banane nous déforme le visage. Même si quelques minutes après je vois les nuages se morceler et le sommet de la dent de Crolles qui s’éclaire. Un futur défi peut être ?

A chaque jour suffit sa peine et cette journée fût déjà merveilleuse. Il faut savoir se réserver d’autres surprises pour plus tard. Mais bon, plus tard, ce ne fût pas aujourd'hui.

Pour les fans de google earth, voilà la trace.

lundi, mars 19, 2007

Quelques pas...

Voici une idée de poème qui m’est venue sur le parapente. Pendant longtemps ces "quelques pas" m’ont hanté. J’ai fini par construire quelque chose autour. Les sonorités ne me plaisent pas encore tout à fait. Je devrais y retravailler avant d’oser le publier. Mais bon, la paresse reste ma conseillère attitrée.


Voici donc quelques vers pour décrire ce moment magique qu’est la phase de décollage en parapente.




Plus que quelques pas entre le ciel et la terre,

Après une belle marche pour le plaisir de la vue,

Etaler, démêler, préparer le tissu

S’installer, s’orienter, guetter le souffle d’air.


Faire quelques pas pour que le ciel nous attire

Sentir sur ses bras l’aile doucement s’élever

De ses mains la retenir à son apogée

Prendre appui sur elle pour vers l’horizon courir


Quelques pas pour prouver que Newton avait tort

Une dernière foulée dans une nouvelle dimension

S’allonger dans une plus confortable position

Pour sans tomber, se laisser glisser vers l’astre d’or.



Un oiseau qui vole de temps en temps

mercredi, mars 07, 2007

Après les migrations, l'oiseau revient au nid...

Il arrive de temps à autres que l'on retombe sur un vieux tas de papiers, de photos ou de souvenirs oubliés dans un coin. Ce qui était enfoui dans la mémoire remonte alors brutalement à la surface et les souvenirs reviennent avec leurs cortèges de désirs, d'espoirs et de regrets.

Une nostalgie douce amère envahit alors le corps et ces vieux jouets cassés reprennent vie le temps d'un rêve.

C'est par hasard que j'ai retrouvé ce vieux signet qui pointait sur mon blog. C'est par ennui que j'ai cliqué dessus. Et c'est par envie que j'y suis resté à relire mes élucubrations passées.

L'année 2007 est déjà bien entamée et le printemps précoce est déjà là. Il reverra finalement refleurir mon blog, ce vieil arbre que l'on croyait mort. J'ai volé ici et là pendant ces quelques mois d'absence, une surcharge de stress et de travail a occupé ma cervelle de moineau. Mais les vents ont fini par me porter à nouveau sur cette branche douillette.

Ce qui va changer sur le blog, peut être moins de divagations et de masturbation intellectuelle pour trouver de grandes vérités dans des tranches de vie sommes toutes banales. Peut être plus de parapente, vu que cette activité ma passionne décidément. Mais surtout maintenant, j'essaierais d'assumer mon égocentrisme et la publication d'un journal intime sur la vaste toile.

Voilà donc venue la fin de mon anonymat numérique.

Je vais donc finir par me présenter un peu plus concrètement. Je m'appelle Thibaud, je suis un doux rêveur infantile et lunatique. Même si je me plais à dire que j'ai vingt ans et quelques, force m'est de constater que dans moins d'un mois je passerais le cap (que dis-je c'est une péninsule) de la trentaine. Je bosse dans l'informatique, plus par opportunité et facilité que par vocation. Mon métier m'intéresse mais ne me passionne pas. Par contre, la qualité de vie que j'en retire me permet de vivre ma passion pour la montagne.

J'habite à Grenoble depuis maintenant plus de 5 ans et j'aurais du mal à quitter ces alpes qui me sont devenues familières.

Donc me voilà, back on line…

lundi, juin 19, 2006

Plouf...

… un blog à la mer !

Mais que vois-je. Ce blog se noie depuis le premier février et personne n'est venu le secourir. Nous sommes le 19 juin, je pense que l'on peut dire que le blog est mort.

Paix à son âme, il est inutile de venir maintenant le repêcher.

Ce dernier message, en forme d'épitaphe se veux une conclusion de "Comme un oiseau". Si l'attrait de la nouveauté m'a poussé à écrire ici, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et même l'éthique même d'un tel site est discutable. Ce lieux égocentrique entièrement tourné vers ma petite personne, quelle aberration.

Benjamin Franklin à dit un jour " Si vous ne voulez pas qu'on vous oublie le jour où vous serez mort et pourri, écrivez des choses qui valent la peine d'être lues, ou faites des choses qui valent la peine d'être écrites. "

Pour l'instant, je pense que ce blog ne valait pas la peine d'être lu. Mais j'aime écrire, je reviendrais.

Un oiseau qui redécolle...

mercredi, février 01, 2006

une nouvelle année...

Janvier s'est terminé, sans que je ne vienne ici poser quelque mots.
Quelques mots pour soulager mes états d'ame ou tout simplement pour souhaiter une bonne année au monde numérique.

Peut être que ce blog sombre dans mon oubli...
Peut être que la paresse me retient de venir poster...
Peut être aussi que l'inspiration en moi s'est tarie...
Peut être que d'autres préoccupations occupent ma conscience...
Peut être que l'attrait de la nouveauté s'est dissipé...

Ou peut être pas, peut être que c'est juste un pause pour mieux revenir.
Je ne peux prédire le futur, qui vivra verra.

Ne parle pas aux inconnus...

Un astre bleuté perdu dans l'immensité infinie...

Sur cette petite boule d'air, de terre, de mer et de feu, les miracles de la nature ont permis quelque chose d'exceptionnel et peut être unique, l'apparition de la vie…

Plus que cela, les mystères de l'évolution ont permis à des mammifères de se rendre maîtres de cette planète…

Les humains ont établi leur suprématie sur le reste du règne animal, minéral et végétal grâce à deux facultés rares, l'adaptabilité et la sociabilité…

Non, nous n'avons pas de fourrure pour nous protéger du froid…

Non, nous n'avons pas de griffes ou de crocs pour nous défendre des agresseurs…

Et pourtant, nous sommes encore là. Car nous avons su nous adapter pour résister à un milieu hostile, nous avons su fabriquer des outils pour nous protéger ou nous défendre.

Et pourtant nous sommes encore là. Car nous avons su coopérer et nous entraider pour bâtir une société.

Bien sûr, l'individualisme, l'égoïsme, la certitude d'être détenteur de LA vérité et un penchant certain pour le pouvoir nous ont parfois consumé. Mais malgré tout nous sommes toujours là, à faire notre petit bout de route à s'aider les uns les autres.

Et pourtant, je ne parle pas à mes voisins même si je communique avec des millions d'internautes sur une toile électronique mondiale.

Et pourtant, je ne remarque pas le passant que je croise dans la rue alors que la solitude me pèse.

Décidément, j'ai bien retenu la leçon qui remonte à ma plus tendre enfance. Je ne parle pas aux inconnus, au contraire je me replie sur moi-même dans une timidité maladive. Et quand bien même une conversation s'engage, je ne sais souvent trop quoi dire, comme si ma sociabilité s'était flétrie faute de ne pas servir.

J'ai l'audace de penser que ce mal ne me concerne pas seulement en temps qu'individu mais qu'il se répand dans la société occidentale contemporaine

Mais l'espoir existe encore. Face à l'adversité, à l'inconnu ou au doute, nous sommes tous capables de trouver en nous ces vestiges d'empathie. Les catastrophes naturelles montrent souvent que la solidarité reste l'une de nos valeurs essentielles.

Sans en arriver à de telles extrémités, nous avons tous été inquiets à l'approche d'un examen. Nous avons souvent soulagé cette angoisse en la partageant avec d'autres dans la même situation.

Là les mots reviennent, l'inconnu devient un ami potentiel et l'avenir se place sous le signe de la fraternité.

Un oiseau solitaire mais qui sait, peut être aussi social

lundi, décembre 19, 2005

Latitudes

Le poète évoquait des "plages blanches à l'autre bout de la terre". Mais il n'est point besoin de décalage horaire pour profiter de ces paradis perdus.

Cet Olympe se trouve également dans nos Alpes métropolitaines,

Des plages blanches qui s'enfoncent dans la mer…

Un soleil doré au milieu d'un ciel bleu azur…

Des îlots solitaires de plénitude troublant l'écume des flots…

Et en dessous de cette véritable mer de nuage on imagine la ville et l'activité humaine, sa pollution et ses nuisances, sa grisaille et sa médiocrité, son stress et sa solitude…

Que ne donnerait-on pas pour rester éternellement là haut ou même les anges se taisent et contemplent.

Un oiseau qui s'est envolé

lundi, novembre 28, 2005

Train de nuit...

Une situation bien banale, un dimanche soir dans le train pour la capitale. La nuit tombe doucement et le trajet est long. A mesure que l'obscurité englouti le paysage, la monotonie s'installe. Des enfants sont bien sûr présents dans le wagon et les esprits jeunes s'impatientent beaucoup plus vite que leurs aînés, sclérosés par la patine du temps.
Juste devant moi, une mère occupe son enfant par des jeux de société, louable initiative. Je ne peux m'empêcher d'être distrait par les exclamations du petit garçon. Des cris de joie lorsqu'il mange un pion, des pleurs lorsqu'il s'en fait prendre un. Il semblerait que ce soit le jeu de dames qui occupe ainsi mère et fils.
Immanquablement, malgré les cris, les pleurs et les protestations, le gamin finit par perdre. Cette situation me renvoie à mon propre passé. A un age similaire, ma mère me laissait gagner à ce même jeu, il faut dire que j'étais un sacré mauvais perdant.
Aujourd'hui, je gagne bien plus souvent aux dames, pourquoi ? Certainement parce que je ne m'attarde plus sur le prochain coup qui me permettrait de gagner un pion, je réfléchis plus à des stratégies de jeu à plus long terme.
Je résumerais cette évolution à un constat simple, grandir nous permet de nous projeter dans l'avenir. A mesure que ce futur lointain de la maturité nous rattrape on se met à envisager le lendemain.
Le corollaire de cela, c'est que l'avenir commence à nous faire peur à mesure que nous appréhendons l'inéluctable. Y a t-on gagner à échanger l'insouciance contre la prévoyance, rien n'est moins sûr. Je sais maintenant qu'un jour je ne serais plus et ce jour là sera comme si je n'avais jamais été.

Un oiseau vieillissant

vendredi, novembre 25, 2005

Fait d'hiver

Ce matin il faisait gris, on n'y voyait pas à cent mètres

Ce matin il faisait froid, le duffle-coat n'y suffisait plus

Ce matin il m'a fallut près de dix minutes avant de mettre en route ma voiture

Ce matin avec les bouchons j'ai mis une heure pour aller au boulot

Tout ça grâce à la neige tombée en abondance cette nuit. Quinze centimètre de poudre légère partout. Pire que ça, la neige n'a pas cessé de la matinée, Ce soir, veille de week-end ça va être une catastrophe pour rentrer. Demain, si ça se réchauffe ça va devenir noirâtre et boueux à souhait.

Et vous savez quoi ?

!!! I am happy !!!

lundi, novembre 07, 2005

Un coffre plein de vieux jouets cassés…

Non ce n'est pas un extrait de la complainte douce amère d'un célèbre chanteur français. Ce n'est pas non plus une nouvelle même si c'est le thème de ma présente chronique, désolé (d'autant plus que pour des raisons personnelles, je rechigne à exposer mes manuscrits sur la place publique).

Je me contenterais de parler d'écriture en général. Et plus particulièrement je vais vous exposer l'un de mes petits soucis dans ce domaine, à savoir "Comment finir ce que l'on a commencé ?".

J'adore écrire, ceci depuis mon adolescence. C'est probablement né de la conjoncture fréquente du mal-être chronique de cet age et de l'abondance de temps libre que procure la vie lycéenne/étudiante. Qui a parlé d'insomnies ?
Le problème c'est que cette passion ne m'a pas lâchée à l'aube de ma vie active. Malheureusement le temps pour l'assouvir à quand à lui disparu et mes facultés de récupération après une nuit blanche se sont envolées.
Par contre les idées continuent de m'assaillir régulièrement. D'un coup j'ai une histoire qui commence à se former dans ma tête, alors sans hésitation je me précipite sur un support et j'entame un récit. Non je ne fait pas de plan, ni de synopsis de plus en plus détaillés, mon impulsivité naturelle me pousse directement vers le produit raffiné. Et puis passé quelques pages fiévreuses je note mes idées et détaille un plan pour la suite de l'histoire.

Le travail sur la forme, c'est surtout une grande partie de mon plaisir d'écriture, pour inventer des histoires, j'ai le jeu de rôle. C'est d'ailleurs un palliatif efficace. Dans l'écriture on peut se permettre de jouer avec le langage pour véhiculer des images et des idées. C'est à proprement parler fabuleux. Je ne sais plus qui disait "la poésie, c'est de créer des connexions dans le langage" et je suis assez d'accord avec ça.

Le problème est que j'ai beaucoup de mal à reprendre ces ébauches après, car le feu sacré qui m'habitait à disparu éteint par des périodes de travail ou de vie sociale. Bien sûr, pensant que c'était dû à la paresse, je me suis souvent forcé à continuer et même achever mes nouvelles. Mais le saut qualitatif est souvent énorme et mes fins sont souvent bâclées.

Et voilà, des jours comme aujourd'hui je retombe par hasard sur un vieux coffre, plein de débuts d'histoires. Elles me semblaient (et dont certaines me semblent encore) prometteuses, mais je n'arrive pas à trouver cette motivation pour les finir.

J'ai observé souvent d'autres cas similaires, qui débutaient de multiples histoires sans jamais les terminer. Mais j'en ai aussi vu d'autres qui arrivent à finir, dites moi les gens, comment y arrivez-vous ?

Ceci dit j'en termine quand même des nouvelles, mais le ratio n'est pas terrible (peut être une sur dix, la plupart avec des fins qui ne me plaisent pas)

Un oiseau paresseux

PS : Les lecteurs assidus auront remarqué un retour en force du pronom personnel honni. C'est voulu, d'une car "je" suis ici chez moi, et j'y fais ce que je veux. D'autre part, la lecture me semblait fastidieuse et pénible sans.

lundi, octobre 24, 2005

Mes voisins sont-ils des robots ?

Les services de statistique de visite de sites ouèbe permettent de constater des phénomènes amusants.

Ce petit blog est suivi par l'un de ces logiciels, et il n'est que très rarement visité. C'est le résultat prévisible d'une démarche volontaire de non publicité et non référencement. Ecoeuré par la multiplicité des sites persos vides et creux, imposer mes élucubrations mélancolique au regard de mes voisins sur la toile me semblerait pour le moins hypocrite.

Malgré cela, il se trouve tout de même des gens pour visiter ma page, et comme par un hasard cela juste au moment des ajouts de messages. Mes soupçons pèsent donc sur la technologie RSS et son flux d'actualisation automatique. Mais là n'est pas le propos.

Tout est que, ces "gens" qui visitent mon blog se font souvent le plaisir de laisser un commentaire. C'est très gentil de leur part, mais à la lecture desdits commentaires, on s'interroge.

Lorsque l'on confronte les commentaires aux informations relatives aux visites du site, on devine une mystification. En effets, les gens qui viennent ici viennent des quatre coins du monde, mais curieusement pas de France. Tous les commentaires sont rédigés en anglais. Quelle aubaine que ces étrangers (anglophones pour la plupart) puissent lire le français mais pas y répondre.

D'autant plus que le commentaire en question présente toujours le même contenu :

"Waouh, il est super ton blog, viens visiter le miens à l'adresse www.trululut.com".
Ce contenu étant lui-même plus ou moins bien enrobé sous des formules impersonelles..

Le premier commentaire que j'ai reçu, suite à ma chronique sur l'oisiveté me vantait les mérites de son site sur l'obésité à Houston, grandiose non ?

Et bien, si les gens qui laissent de tels commentaires ne sont pas des robots de référencement automatique, j'ai une solution. Laissez-moi une réponse en Français, mieux encore si vous me déclamez du Baudelaire vous attirerez mon attention…

Un oiseau agacé

vendredi, octobre 21, 2005

Un nouveau jour se lève sur un monde plus juste

Les sanctuaires de la consommation, lieux de perditions honnis par les altermondialistes seraient ils une lueur d'espoir dans notre société sybaritique ?

Comme tout un chacun, j'y verse ma dîme hebdomadaire, de quoi manger, boire et m'assurer un confort somme toute relatif en rêvant à des lendemains fluorescents.

Et lors de mes visites, mon réflexe est de m'approvisionner en produits du commerces équitable, pour m'acheter une bonne conduite, bercer ma conscience de vérités hypocrites mais plus certainement par attrait de la nouveauté.

Tout d'abord ces produits se cantonnaient au café, généralement cher et pas forcément bon, probablement destinés aux insomniaques du petit matin. Mais la qualité s'améliore et ce café se fait une place de choix dans des petits déjeuners plus traditionnels. Le temps révèle que les petits producteurs des régions isolées savent aussi fabriquer du thé. Maintenant, on trouve même du cacao en poudre pour les réveils tardifs.

Bientôt peut être trouvera t-on des produits équitable pour le déjeuner.

Un jour se lèvera bientôt ou tous les repas de la journée seront rétribués justement aux producteurs du tiers monde. A la chandeleur peut être que l'on tartinera des crêpes avec du nutella équitable ?

Délire utopiste d'un oiseau fatigué par la fin de semaine

jeudi, octobre 20, 2005

Dépendances…

Voilà une petite anecdote survenue il y a près d'une semaine qui m'a fait réfléchir sur mon hypocrisie prosaïque. Ma vie n'est guère passionnante mais durant ces dernières années elle s'est singulièrement enrichie par un décor fabuleux, la montagne.

D'un naturel citadin, la voiture était pour moi un mode de déplacement éminemment pratique et indispensable, presque naturel. Bien sûr les grandes villes présentent des alternatives nombreuses, les réseaux de transports en commun sont tentaculaires, les pistes cyclables et autres itinéraires piétons se multiplient. Mais sous la pluie quid du vélo, lorsqu'il se fait tard où sont donc passés les bus, lorsque la distance se fait grande la marche on redécouvre que la marche fatigue. Heureusement, la voiture solutionne aisément tous ces petits tracas.

Et puis la découverte ses charmes sauvages d'une nature merveilleuse et préservée m'a transformé. Lutter contre la pollution est devenu une habitude de vie, mon travail se déroule dans un bureau et mes loisirs ne requièrent désormais aucune machinerie polluante.

La randonnée ou l'escalade l'été, le ski de randonnée ou les ballades en raquette l'hiver, quoi de plus sain? Même le milieu aérien me tend les bras grâce au parapente.

Et puis un beau jour, la voiture maudite que l'on avait délaissé fait voler en éclats tous ces idéaux. On oublie si facilement que cette bagnole, on l'utilise sans s'en rendre compte. C'est au petit matin, parti pour profiter d'une magnifique journée de parapente, que ma vieille guimbarde est tombée en panne.

Au début du week-end, les garagistes sont bien sûr fermés et c'est donc sous la contrainte que c'est déroulée ma première semaine sans voiture.

D'un coup, mon champ d'action s'est rétrécit, mes loisirs sont devenus limités. Rejoindre le moindre départ de ballade requière expressément un transport motorisé, si la montagne tend ses bras, encore faut il être assez grand pour entamer la valse.

Malgré la ruine financière, le retour de ma voiture m'a soulagé. Il me faudra bien continuer à brûler des hectolitres de pétrole, cet or noir n'est rien d'autre qu'une dépendance de plus.

Un oiseau mazouté

jeudi, octobre 06, 2005

Une première personne bien singulière . . .

Ce matin une idée m'est venue. Mon blog est avant tout un journal personnel, parfois intime. Si le propos est nécessairement orienté autour de moi, il me faut penser quand même au lecteur, échoué par hasard ou par erreur sur ce site. Force m'est de constater que le pronom personnel de la première personne du singulier revient trop souvent dans mes chroniques.

Le plus déroutant lors de la relecture est de relever qu'il arrive par troupeaux, absents des forêts de mots durant des paragraphes entiers, ils se regroupent par dizaines dans certains passages, véritables prairies syntaxiques destinées à ma glorification personnelle.

Il ne faudrait pas te faire fuir, ô toi lecteur potentiel, écœuré par tant de vanité. C'est pourquoi l'idée d'un atelier d'écriture, centrée sur l'exercice personnel de faire disparaître le pronom honni m'est apparue.

Promis, à partir d'aujourd'hui "JE" m'arrête (sauf erreur c'est le trente cinquième et l'avenir dira si c'est le dernier).

Un oiseau scribouillard

mercredi, octobre 05, 2005

Petite chronique ciné. . .

Pour combler une frustration chronique du spleen de ma vie quotidienne, je me réfugie souvent dans des vies par procuration. Je m'enivre de films et me noie dans des romans. J'oublie tout de ma petite vie pour rejoindre quelques heures durant des aventuriers téméraires dans la quête désespérée d'une arche perdue.

Ce n'est pas de l'autisme mais juste l'intime conviction que les histoires imaginées par d'autres sont tellement plus intéressantes que la grisaille de l'ordinaire.

Lorsque j'évoque ces "autres", je me réfugie derrière un paravent de fausse modestie mais mon imagination m'offre également une retraite exotique. Les jeux de rôles m'ont toujours passionné pour cette raison précise, avec le bonheur immense d'être enfin acteur et de pouvoir vivre pleinement des gestes épiques. Mieux encore, ces jeux de rôles permettent de devenir metteur en scène et de concevoir facilement des aventures palpitantes. Si j'ai malheureusement mis à frein à mes activités rôlistiques pour cause d'éloignement, je me retourne vers l'écriture comme un palliatif et ce petit journal en est la preuve flagrante.

Car si le travail est conséquent lorsqu'il s'agit d'entreprendre un récit, il est si facile de rédiger une petite note.

Mais revenons donc à nos moutons électriques. L'objet de ma présente chronique ne concerne pas ma petite vie mais concerne le cinéma. Dimanche dernier, pour conclure un week-end pluvieux je me suis rendu au ciné. Grâce à une carte d'accès illimité je n'ai eu aucun scrupule à regarder deux films à la suite.

Je ne reviendrais pas sur le premier "Entre ses mains" qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. L'ambiance est bien posée, l'histoire se suit facilement mais la psychologie du principal rôle féminin m'échappe totalement.

Le second film que j'ai vu "Kiss kiss, Bang bang" fût par contre un pur moment de bonheur. L'histoire se veux légère et l'action permanente, le pari du réalisateur est réussit. Le mode de narration est original, l'acteur principal vit et raconte l'histoire aux spectateurs. Le rythme est soutenu, c'est aux moments où l'action devrait se tasser qu'un rebondissement extravagant se produit et que l'histoire repart de plus belle. Le propos est souvent loufoque et abracadabrant sans jamais devenir lourd et surtout malgré cela le scénario reste complexe et cohérent. C'est un film à la fois noir comme pouvaient l'être les vieux polards mais aussi drôle et rocambolesque.

En bref j'adore et si je devais en faire un résumé je prendrais à contre-pied le synopsis officiel. Pour moi, il s'agit d'une tranche de vie surréaliste dans un Los Angeles baroque. Un voleur débrouillard mais malchanceux et maladroit se retrouve par hasard à Los Angeles au beau milieu de la jet-set. Impliqué malgré lui dans des cabales machiavéliques, il retrouvera un passé qu'il croyait perdu.

L'oiseau cinéphile